LES POSSIBILITÉS DE DÉPASSEMENT VUES PAR LA GASPÉSIENNE DE SOUCHE, MARIE-ÈVE HUNTER

Entrevue avec une conseillère en soins infirmiers œuvrant à l’Hôpital de Chandler, engagée autant dans son milieu de travail qu’au sein de sa communauté.

Originaire de Chandler en Gaspésie, Marie-Ève Hunter est une passionnée de soins infirmiers et la multitude d’opportunités de carrière, que lui offre sa profession, est source de motivation. Entretien avec cette infirmière clinicienne, devenue une référence en matière d’autisme, grâce à ses deux jeunes garçons. Décidemment, on n’a pas le temps de s’ennuyer avec Marie-Ève!

Après des études collégiales en soins infirmiers à Gaspé, la Chandleroise sent l’appel de la ville et s’exile à Québec afin de poursuivre ses études. C’est donc à l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec (IUCPQ) qu’elle débute sa carrière. Elle travaille à l’urgence, en cardiologie et en pneumologie. Malgré le fait qu’elle adore son travail, sa Gaspésie natale commence à lui manquer : la tranquillité, le mode de vie, la nature, mais aussi la chaleur humaine, la rendent nostalgique de son patelin.

« C’est à cet Hôpital de Québec que sont reçus tous les gaspésiens qui ont besoin, par exemple, d’une intervention au cœur. Moi j’étais à l’urgence, directement où arrivent ces patients. Je reconnaissais les gaspésiens juste en passant à côté de leur civière, en les entendant parler! Je leur disais : Oh mon Dieu! Vous venez d’où ? Lorsque je voyais que des patients en provenance de la Gaspésie allaient arriver, je faisais exprès pour les prendre parce que, la dynamique avec ces patients-là était particulière, la relation était vraiment privilégiée ».

Cette nostalgie, combinée au souhait de ses parents de voir leur fille revenir, Marie-Ève décide d’explorer les options professionnelles qui s’offrent à elle, en Gaspésie : « Je vais essayer un an et si je n’aime pas ça, je reviens à Québec ! » Un classique.

En un claquement de doigts, une rencontre s’orchestre avec des gestionnaires de Chandler et elle débute au CLSC de l’endroit à titre d’infirmière en gestion du diabète. Ce périple dure 7 ans, après quoi Marie-Ève s’installe au GMF en tant qu’infirmière en prévention et en gestion des maladies chroniques. « Je rencontrais les patients, je leur faisais passer des tests, j’analysais leur parcours et leurs habitudes de vie et je transmettais le tout au médecin. Maintenant, je suis conseillère en soins infirmiers, depuis un peu moins d’un an. »

Un parcours déjà varié pour la jeune femme, qui carbure aux défis « c’est justement ce que j’apprécie particulièrement de ma profession : on peut faire plusieurs carrières en une seule. Il y a toujours moyen de se renouveler et les possibilités d’avancement sont infinies. Actuellement, j’apprécie énormément le poste que j’ai, mais plusieurs me voient comme gestionnaire. Disons que la porte est ouverte. »

Et l’amour arrive quand dans ton parcours?

« À mon premier jour de travail, au CLSC! » En effet, c’est à ce moment que Tim, alors kinésiologue (aujourd’hui gestionnaire au CISSS de la Gaspésie), lui est présenté. « Comme il avait lui aussi travaillé en cardiologie, mais à Montréal, on nous a demandé de travailler sur des projets ensemble. À peine deux ans plus tard, on s’achetait une maison et j’étais enceinte ! »

Aujourd’hui, maman de deux jeunes garçons ayant des besoins particuliers (les deux sont atteints d’autisme), Marie-Ève apprécie grandement la flexibilité d’horaire que lui permet son poste « j’ai toujours eu le soutien et la collaboration de mes gestionnaires. Je dois m’absenter régulièrement du travail pour mes enfants, mais je peux reprendre mes heures à d’autres moments et je peux aussi faire du télétravail au besoin. Je sais que mes supérieurs me font confiance et c’est très précieux ».

Malgré une vie professionnelle et personnelle bien remplie, autant pour elle que pour son conjoint, Marie-Ève trouve le temps de s’impliquer au sein de sa communauté, en plus de participer à des activités diverses pour les causes qui lui tiennent à cœur. Avec le temps, elle est également devenue une véritable référence en matière d’autisme dans son milieu « parfois, des gens que je ne connais pas m’interpellent sur le sujet et ça me fait toujours plaisir de répondre à leurs questions ». Voilà un autre bel exemple de relations qui existent au sein de petites communautés. Comme tout le monde se connaît, c’est facile de mettre des gens en contact, ce qui favorise la création des liens privilégiés.

Parlons-en de cette sphère sociale, qui est aussi très importante pour Marie-Ève. Ses amies d’enfance étant expatriées, elle a dû se créer un nouveau cercle d’amis, ce qu’elle a fait grâce au travail. « Le comité social était très actifi : des 5 à 7, des partys, des soupers de homard, des sorties à la cabane à sucre, de la glissade en famille, on se divertie peu importe la saison! » Un de ses musts? Les soirées de filles : « même si on ne travaille plus sur le même département, en juin, on se retrouve à la Vieille Usine de l’Anse-à-Beaufils pour le souper et on va voir le soleil se lever. C’est notre rituel annuel! Les amitiés qui naissent au travail sont solides. D’ailleurs, lorsque mon conjoint et moi avons acheté notre maison, on a invité tous nos collègues du CLSC à notre crémaillère ! » Quelle belle image pour décrire l’ambiance de travail et l’esprit d’équipe au CISSS de la Gaspésie!

i Activités tenues avant le contexte de la pandémie.

Marie-Ève avec plusieurs collègues

exemple de popup