Native de Montréal, Angellique Mercier arrive à Gaspé avec ses parents vers l’âge de 3 ans, pour y vivre une enfance où les grands espaces et les possibilités d’activités sont infinies. C’est lorsque la gaspésienne d’adoption prend une pause de ses études pour s’expatrier quelques années à Montréal, qu’elle réalise à quel point elle a besoin de vivre en Gaspésie.

Besoin d’espace

« J’ai débuté ma technique en soins infirmiers au Cégep de la Gaspésie et des Îles, campus de Gaspé, et par la suite, j’ai voulu sortir de ma zone de confort. Je suis donc retournée à Montréal quelques années pour travailler dans différents domaines, dont celui de la restauration ». Lors d’un périple de quelques jours à Gaspé, elle se rend vite compte que le calme, la tranquillité et les grands espaces lui manquent. « À ce moment précis, j’ai senti un grand sentiment de liberté m’habiter. J’ai réalisé que tout était plus facile en Gaspésie : le contact avec les gens, les déplacements, les loisirs, absolument tout me semblait tellement plus accessible et plus simple. En ville, on dirait que j’avais toujours un petit stress, qui s’installait sournoisement. Que ce soit en voiture dans le trafic, même si je m’y suis habituée, j’étais toujours plus alerte, dans un métro bondé de gens, ce n’était pas relaxant. Même lorsqu’on marche seule dans la rue, le soir, à 19 ou 20 ans, il faut toujours être vigilante. Lorsque je suis venue passer quelques jours chez moi, le stress est tombé d’un coup. Non seulement je me suis sentie libre, mais aussi épanouie. Je suis revenue pour me ressourcer et c’est devenu évident que je n’étais pas une fille de ville. »

Cette liberté se traduit notamment par l’espace vaste, l’absence de béton et aussi de restriction : « Je peux me déplacer quand je veux et en plus, ça me coûte moins cher! Lors de canicule, en ville, je devais faire une heure de route pour trouver une plage payante et très achalandée tandis qu’ici, une plage tranquille, c’est facilement accessible même à pied ou à vélo. C’est simple, il suffit de mettre le pied en Gaspésie et on le sent tout de suite qu’on respire le bonheur ».

Bien sûr, l’amatrice de plein air et sportive dans l’âme ne compte plus les randonnées en montagnes ou en forêt, les sorties en jogging, parfois même au lever du soleil, les escapades en raquettes ou quoi que ce soit d’autre lui permettant de rester active. Lorsqu’elle a envie de s’évader, elle marche derrière chez elle pour simplement admirer les étoiles ou camper. « Avoir un terrain, c’est une belle richesse! On le réalise encore plus en temps de COVID. Ici, on a tellement moins de restrictions qu’ailleurs ». Simplicité et proximité : le bonheur. Si on cherche cette pétillante jeune femme, on peut facilement la trouver quelque part sur la plage Haldimand ou dans le parc Forillon, ses lieux de prédilections.

Le département de l’obstétrique : un contact humain empreint d’authenticité

Pour Angellique, la découverte du département de maternité est le fruit d’un heureux hasard. Lorsqu’elle est revenue à Gaspé, elle en a profité pour terminer sa technique en soins infirmiers et a, par la suite, entrepris le bac en soins infirmiers offert par l’Université du Québec à Rimouski, qu’elle a complété à distance, à Gaspé. « J’ai complété mon bac tout en travaillant à temps plein, en plus de suivre ma formation en obstétrique. Au départ, je me voyais dans l’action de mon métier, des traumas, des drames, un peu comme on voit à la télé alors, je me voyais bien en soins critiques. En faisant mon orientation en obstétrique, j’ai été surprise de constater à quel point je trouvais chaussure à mon pied. Je retrouvais l’action et le challenge dont j’avais besoin, mais en plus, j’ai découvert un côté doux et tendre de ma personnalité ». En effet, comme chaque accouchement est unique, le personnel infirmier doit faire preuve de polyvalence, d’autonomie, doit être sur le qui-vive et prêt à agir rapidement.

Outre cette rapidité d’esprit, ce qui stimule Angellique, c’est évidemment la richesse du contact humain : « On accompagne une mère dans le plus beau moment de sa vie. On assiste à la naissance d’une famille et on développe une relation très intime. On crée des liens de confiance, on apprend à connaître réellement nos patientes et ça permet des échanges fluides, un accompagnement personnalisé. Ça semble cliché, mais c’est vrai que, dans une région comme la nôtre, les mères qui passent en maternité ne sont pas des numéros. On est appelés à les revoir, à assister à la naissance du 2^e et même du 3^e bébé. On reçoit des messages, des cadeaux avec nos prénoms puis, on croise nos patientes avec leur famille à l’épicerie et elles se souviennent de nous. On voit dans leurs yeux à quel point on a été importante pour elles. Pour moi, c’est ce qui a de plus valorisant dans mon métier ».

De nature sociable et accueillante, Angellique applique aussi ce rôle d’accompagnement dans d’autres sphères de sa vie : « J’adore le rôle de mentorat, entre autres avec les nouveaux employés. Je les prends sous mon aile et je me rends disponible pour eux. C’est important pour moi de les intégrer à l’équipe rapidement et de faire en sorte qu’ils vivent une belle expérience, même en dehors du travail. Je leur demande leurs intérêts, leurs passions et je leur parle des options qui s’offrent à eux ici. Je les amène déjeuner et il m’arrive de faire des visites guidées! J’ai d’ailleurs développé plusieurs belles relations à long terme de cette manière ». Investie, vous vous dites? Absolument! « J’ai fait déménager un gars de Québec ici : mon conjoint. Il croque à pleines dents dans la Gaspésie ».  Un autre mordu de sport et de plein air, il aura été plutôt facile à convaincre : « Avec le télétravail, il a pu conserver le travail qu’il avait à Québec. Il est architecte et travaille principalement à la réalisation de projets commerciaux d’envergure, implantés notamment à Montréal ou Toronto. On peut tout faire d’ici, c’est vraiment un monde infini de possibilités! »